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Marcellaz-Albanais
Quelques notes sur l'histoire de la commune

La commune de Marcellaz, que l’on appelait aussi « Marcellaz en Genevois » pour la distinguer de son homonyme du Faucigny ou encore « Marcellaz le Royal » est devenue Marcellaz-Albanais par décret du 25 octobre 1921. Couvrant 1450 hectares, elle fait partie d'un vaste terroir s'étendant d'Annecy à Alby.
Par décret du 8 juin 1923, la section de la Champagne est achetée par la commune d'Hauteville-sur-Fier.

Le nom de Marcellaz provient vraisemblablement du nom d’une villa romaine, résidence d’un propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine, du nom de Marcellus. En 1880, on a retrouvé au hameau de Peignat quelques substructions antiques en fort ciment formant des chambres. Plusieurs autres noms de hameaux (Contentenaz,Germagny, Oilly) semblent avoir leur origine dans le nom de villae gallo-romaines.

D'autres domaines furent probablement exploités à l'époque du royaume burgonde, eux aussi à l'origine de noms d'autres villages (Faramaz,Joudrain). Au Crêt-Dieu, furent découverts au 19ème siècle des tombeaux en molasse, témoignant de la probable présence d'un cimetière burgonde.

Vers cette époque, est créée la paroisse de Marcellaz, dédiée à Saint Maurice. L'épisode du martyr de Saint-Maurice à Agaune dans le Valais (vers 300) a probablement beaucoup servit à la propagation du catholicisme dans les Alpes, ce qui explique qu'un grand nombre de paroisse de la région lui furent consacrées.
Bien que proche de Rumilly, elle était incluse dans le décanat d'Annecy et son curé était nommé par l'évêque. Les revenus de la cure se constituait d'un petit domaine rural et des dîmes, partagées avec les seigneurs. Ils étaient estimés en 1728 à 750 livres. Le curé devait entretenir un vicaire.

Une église est bâtie à Marcellaz vraisemblablement au 11ème ou 12ème siècle, à l’époque de l’essor monastique. Mentionnée en 1400, elle servira jusqu’en 1625. A partir du 14ème siècle, elle est visitée à neuf reprises par les évêques de Genève ou leur vicaire général . Elle comptait quatre chapelles intérieures, fondées par des familles nobles ou bourgeoises qui en assurent l’entretien et en usent comme lieu de sépulture : la chapelle Saint-Jean-Baptiste, la chapelle Saint-Sébastien (entretenue par les nobles de l'Alée, seigneurs de Songy), la chapelle du Saint-Esprit (entretenue par la confrérie du Saint-Esprit) et la chapelle Notre-Dame (entretenue par la famille Randollet).

Au 18ème siècle, la population de Marcellaz se réunissait pour l'élection de son syndic avec l'autorisation du châtelain de Montagny, mais la plus grande partie de la commune dépendait de la seigneurie d'Hauteville. Les villages de Germagny et de la Mollière ressortent de la seigneurie de Montrottier. Le village de Chaunu appartient aux seigneurs de Lupigny dont le château se trouve à Boussy. Dès avant 1516, les seigneurs de Songy à Saint-Sylvestre possèdent des biens à Montmasson et jusqu'au 18ème siècle, un domaine à la Mollière. En 1730, on compte 19 nobles propriétaires à Marcellaz alors qu'il n'y en avait pas un avant le 16ème siècle. De 1783 à 1792, c'est une somme de 14073 livres que les habitants de Marcellaz ont engagé pour s'affermir des droits seigneuriaux.

1561, RECENSEMENT DE LA POPULATIONRecensement Gabelle 1561

Après le traité de Cateau-Cambresis (1559), le trésor du duché de Savoie étant vide, le Duc Emmanuel-Philibert institua le monopole d’Etat de la vente du sel et sa gabelle (taxe sur le sel). La consommation annuelle est fixée à environ 11,4 kg par an. Pour obtenir une répartition équitable, on procède en 1561 à un recensement paroisse par paroisse, listant pour chaque feu d’habitation personnes et bétail, même si ce dernier n’était pas taxé.

A Marcellaz, le dénombrement a eu lieu entre 1561 et 1564 et fut exécuté par quatre agents recenseurs successifs : Maître Pierre Bojon, lieutenant du châtelain d'Hauteville, François Garin, Maître Jehan Mugnier, notaire ducal, et Jaques Cursod, de Rumilly.
La paroisse a été divisée en douze sections correspondant aux principaux hameau du village : Marcellaz (le chef-lieu), le Biolley (le Biollet), Germagnye (Germagny), la Mollière, Montmasson, Chonoz (Chaunu), Jouderens (Joudrain), Oleyer (Oilly), Pigneaz (Peignat), Contenax (Contentenaz), Clarafons (Clarafond) et Faramans (Faramaz).

A la lecture du dénombrement, on constate que les habitants hameau du Biolley de la paroisse d'Etercy ont été comptabilisés dans le recensement de la paroisse de Marcellaz alors que ceux du hameau de la Champagne furent comptés dans le recensement de la paroisse d'Hauteville.
Marcellaz est alors une paroisse bien peuplée de 989 habitants*, répartis dans 181 familles. Les hameaux les plus peuplés sont le chef-lieu (Marcellaz), Faramaz, partagé entre la paroisse de Sâles et de Marcellaz, Peignat et Germagny. On compte 26 foyers dits " pauvres et misérables " regroupant 95 personnes et on dénombre 50 domestiques, à savoir 19 hommes et 31 femmes, employés par 33 foyers surtout à Germagny, Chaunu, Peignat et Clarafond. Au chef-lieu, où le bétail a été comptabilisé, 10 feux possèdent leur paire de boeufs (soit plus du quart), ce qui signifie que ces familles sont propriétaires de leurs terres qu'elles labourent elles-mêmes. En dehors des cultivateurs (ou laboureurs), on compte un notaire à Germagny, qui est également le chatelain de la seigneurie de Lupigny (à Boussy), un barbier (chirurgien) à Contentenaz et deux maçons à Clarafond. Il y a également 4 prêtres habitant le chef-lieu. Le curé de Marcellaz, messire Claude Germain, est appelé "vicaire de Marcellax". Les trois autres sont Pierre Randollet, Claude Chamey et Pierre Clavoz. Les deux syndics habitent le premier, Louis Clavoz, au chef-lieu, et le second, Mauris de la Fontayne, à Peignat.

Détail du Recensement pour la gabelle (1561-1564)

* En comptant les 42 habitants du Biollet, sans compter les 50 habitants de la Champagne.

1608, VISITE DE SAINT FRANCOIS DE SALES

François de Sales

Le 15 mars 1608, la paroisse de Marcellaz reçoit la visite de l'évêque François de Sales en personne. Il est reçu par le curé Georges Cohendet et les trois syndics Claude Viollet, Claude Paccard et Dominique Crosat ainsi que par plusieurs notables.
L'évêque constate que l'église est en mauvais état et demande aux paroissiens de faire réparer les murs de la nef et du clocher, de faire fermer à clef les fonds baptismaux et de fournir une bannière et un parement d'autel. Le curé est également invité à s'occuper de la réparation de la toiture du presbytère, de la couverture du tabernacle. Les réparations doivent être effectuées dans un délai de deux mois sous peine d'interdit, entraînant la fermeture de l'église et la privation des sacrements.
A cette époque, les chapelles de Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sébastien, ruinées, avaient été rasées depuis longtemps. La chapelle du Saint-Esprit sera unie au maître-autel faute d'avoir pu trouver un recteur. La chapelle Notre-Dame doit être restaurée par les Randollet.

La paroisse compte alors 60 feux, soit environ 300 personnes, c'est-à-dire beaucoup moins que lors du dénombrement de 1561 : c'est la conséquence des nombreuses épidémies meutrières qui touchèrent la région à la fin du 16ème siècle.


1618, UN LOUP DEVORE UNE PERSONNE A MONTMASSON

L'ancien chemin reliant le hameau de Montmasson au village de Chapeiry (photo 2006)En février 1618, les archives paroissiales de Marcellaz révèlent le décès d'un jeune homme du hameau de Montmasson qui aurait été dévoré par un loup près de la paroisse de Chapeiry.

L'acte de décès a vraisemblablement été rédigé par le curé de l'époque Georges Cohendet.

La transcription de l'acte est la suivante :
« Le 9 février 1618 a été enseveli au cimetière de Marcellaz un pied et une partie de la jambe de Claude Anthoine fils de Hilayre de Montmasson, lequel fils a été dévoré du loup auprès de Chapeiry le 7 dudit mois et n'a été trouvé autre partie dudit fils. »

Archives paroissiales de Marcellaz, photo de l'acte de décès

1625, CONSTRUCTION D'UNE NOUVELLE EGLISE

La construction de la "nouvelle" église de Marcellaz débuta le 15 avril 1624. Elle se situait à l’emplacement de l’église actuelle mais orientée perpendiculairement. Le clocher surmonte le porche d’entrée et le chœur se situe à l’emplacement de l’ancien cimetière (aujourd’hui parking de l’église). Elle reçoit la bénédiction le 27 janvier 1625 (bénédiction des cloches) par le révérend Georges Cohendet, curé de Marcellaz.

Archives paroissiales de Marcellaz
Bénédiction de l'église par le curé G. Cohendet 
(archives paroissiales de Marcellaz)

église de marcellaz sur le cadastre de 1730
Représentation de l'église sur le cadastre de 1730
et emplacement de l'église actuelle
(Archives Départementales 74)

1647, UNE NOUVELLE VICTIME D'UN LOUP A JOUDRAIN

Le 15 août 1647, on a inhumé au cimetière de Marcellaz un fils de Guillaume Domenge de Joudrain qui avait été enlevé par le loup et dont on n'a retrouvé que la tête !

1673, INHUMATION DANS LA CHAPELLE DU SAINT-ROSAIRE DE L'ÉGLISE

Le 14 novembre 1673, on a inhumé dans la chapelle du Saint-Rosaire de l'église de Marcellaz, noble Mathieu Roget, décédé «en bon chrétien» le 12 novembre. 

La famille Roget posède la maison-forte au chef-lieu du village de Marcellaz et a donc sa sépulture dans la chapelle du Saint-Rosaire de l'église paroissiale. 
Maison-forte de Marcellaz

Une note de l'Armorial du comte de Foras suggère que cette famille serait cousine des nobles Roget de Bonneville :Croquis Armorial Foras « J'ai reproduit, dans les croquis ci-dessus, deux pierres sculptées que l'on retrouve sur une maison de Marcellaz et dans l'église Notre-Dame d'Annecy. La première paraît être de la fin du XVIe siècle; la seconde, d'une époque un peu postérieure. La date de ces pierres jointe au fait que les Roget possédaient, dès avant 1583, des biens à Marcellaz, et jusqu'en 1633, une maison dans la rue Filaterie à Annecy, me font estimer que ces pierres concernent certainement la famille Roget dont les armoiries se trouvent placées à dextre sur chacune des pierres et sous une forme très semblable à celle du cachet de 1635. Mais il est plus difficile d'en faire une attribution précise à l'un ou à l'autre des membres de cette famille. Car les biens de Marcellaz échurent en partage à Jean Roget, tandis que l'alliance figurée sur la pierre de Marcellaz, semble être celle de Claude qui épousa Marie Empereur. (...) La maison de Marcellaz aurait-elle été, postérieurement aux partages de 1583, cédée par Jean Roget à son frère Claude ? L'interprétation serait d'autant plus plausible que Claude et ses enfants continuèrent à vivre à Annecy, tandis que Jean vivait à Bonneville où il testa en 1593; qu'il fut enseveli à Chambéry, où l'avaient appelé, en 1594, ses fonctions de sénateur, et que, enfin, sa descendance continua à Bonneville. Claude, au contraire, vivait à Annecy où il possédait la moitié de la maison paternelle, rue Filaterie. Ses enfants y vivaient aussi et je croirais volontiers que la pierre de Notre-Dame d'Annecy, qui correspond sans doute à une sépulture, doit être attribuée à un de ses fils dont les alliances nous sont d'ailleurs inconnues : soit à Spectable François, avocat, qui mourut à Annecy le 3 décembre 1612; soit à Mathieu, qualifié bourgeois d'Annecy en 1625, et qui, jusqu'en 1633, posséda une partie de la maison de la rue Filaterie.»

Son fils Benoît Roget, avocat au Sénat de Savoie, avait épousé en 1652, la sœur du curé de Marcellaz, dont il aura au moins 9 enfants. Il sera lui aussi inhumé dans la chapelle du Saint-Rosaire de Marcellaz en 1716, ainsi que plusieurs de ses enfants.

Sur le cadastre de 1730, le propriétaire de la maison est Pierre Baud, marchand de Rumilly, qui avait épousé en 1717, Marguerite Roget.

1696, UNE REVOLTE PAYSANNE AU VILLAGE DE FARAMAZ

Révolte de Faramaz

Le 3 septembre 1696, François de Montfalcon de Rogles, comte d’Hauteville et possesseur de la maison forte de Rogles de Marcellaz, décide de délimiter et inventorier son fief, assisté d’une escorte armée, de deux commissaires à terrier et de deux indicateurs de la paroisse de Marcellaz, où il se rend. Là, le groupe aurait sérieusement malmené un paysan qui aurait refusé de donner le nom de la parcelle qu’il labourait. Mais l’après-midi, c’est le même cortège qui est attaqué par une centaine d’habitants du hameau de Faramaz, à la limite des deux paroisses de Marcellaz et Hauteville. Des hommes, des femmes, des enfants, des bergers, armés de cailloux et de serpes entourent le seigneur. Le comte et ses gens durent s’enfuirent précipitamment. L’un des indicateurs fut capturé, frappé, insulté et dépouillé de ses vêtements : il lui fallut rentrer tout nu au château d’Hauteville où il se trouvait encore quatre jours plus tard.

1712?, L'AFFAIRE DU CRANE DE MARCELLAZ

Le Crâne de Marcellaz

Chevalier et prêtre

Dans l’église de Marcellaz, se trouvait un crâne, scellé dans le mur du clocher puis placé à l’intérieur du clocher. Une note de Croisollet (Histoire de Rumilly) évoque l’origine de ce crâne.

« On place vers l’année 1712 un tragique événement arrivé à Marcellaz. Le seigneur du château d’Hauteville avait à Marcellaz, au nord-ouest et près de l’église, un castel qu’il habitait pendant le temps des chasses. La fille du fermier devint l’objet des coupables poursuites du seigneur pendant un séjour à Marcellaz. Peut-être la pauvre fille laissa-t-elle échapper une indiscrétion qui compromit son confesseur. Peut-être aussi, étonné de tant de vertus dans une simple paysanne, le seigneur en attribuait-il la constance aux avis du confesseur. Quoiqu’il en soit, le dit seigneur, étant un jour à la chasse, rencontra, au pré dit "Vers Prailles", le vicaire de Marcellaz disant son bréviaire. Il y eut, à ce qu’il paraît quelques paroles échangées… Armer son fusil, le diriger sur la poitrine du prêtre et faire feu, ce fut prompt comme un éclair. Le vicaire tombe mort. Des paysans, qui travaillaient aux semailles sur les collines environnantes, avaient été témoins du drame qui venait de s’accomplir dans la vallée. Ils s’emparent du meurtrier. Son procès fut vite fait et un arrêt du Sénat de Savoie porta qu’il serait pendu au chef-lieu de Marcellaz, et que sa tête serait clouée à l’endroit le plus apparent de l’église pour y rester à perpétuité. »

Le crâne se trouvait dans une niche grillagée encore visible à l’intérieur du clocher (entrée de l’église avant sa reconstruction) mais fut volé en 1974. Légende ou réalité ? les archives du Sénat de Savoie restent muettes à ce sujet, tout comme les archives paroissiales de la commune…

1739, LA FOUDRE S'ABAT SUR LE CLOCHER DE L'EGLISE

Le clocher de l'élise est frappé par la foudre (montage)
Le 23 juin 1739, un violent orage éclate sur le chef-lieu de Marcellaz.
La coutume est alors de sonner la cloche pour, croit-on, éloigner l'orage destructeur des récoltes.
Le sonneur de la paroisse est le jeune Etienne Fontaine, âgé de 22 ans, dont la famille vit au chef-lieu du village.
C'est alors que la foudre s'abat sur le clocher de l'église et la cloche se décroche et tombe sur le jeune homme qui meurt «étouffé par le feu du ciel», selon l'expression du vicaire.

La transcription de son acte de décès, rédigé par le vicaire Viollet est la suivante :
« Le vingt trois juin mille sept cent trente neuf est mort sous le cloché de l'église de Marcellaz étouffé par le feu du ciel et le même jour a été enseveli dans le cimetière de la même église Etienne fils d'Aimé Fontaine et de Claudine Guillermain âgé d'environ vingt ans. ainsi est.»

Archives paroissiales de Marcellaz, photo de l'acte de décès

1742, ACENSEMENT DE LA DÎME DE GERMAGNY

Germagny (photo 2019)La dîme était une redevance en nature, correspondant à une part de tous les produits de la terre, et perçue chaque année par l'Église. Au cours des siècles, la dîme était parfois inféodée à des nobles, voire à des bourgeois. Ainsi, au village de Germagny, le curé perçoit la moitié de la dîme au nom de l'Église et c'est le seigneur de Montrottier qui perçoit l'autre moitié. L'acte notarié suivant est l'«acensement», c'est-à-dire la concession de la dîme à certains chefs de familles de Germagny qui s'engagent à verser le montant de la dîme au curé de Marcellaz et au seigneur de Montrottier. Ils peuvent alors percevoir à leur compte la dîme auprès des habitants soumis à cet impôt. On retrouve ici les plus anciennes familles de ce village à savoir les Perret, les Vullioud, les Viollet et les Michel.

A cette époque les coteaux sur lesquels se trouvaient les villages de Germagny, Peignat et Contentenaz, comptaient de nombreuses vignes.

Acensement de la dîme de Germagny (Tabellion de Rumilly)

1769, BENEDICTION DE LA GROSSE CLOCHELa grosse cloche de l'église de Marcellaz

Le 3 janvier 1769, a lieu la bénédiction de la grosse cloche de l'église, par le curé de Marcellaz, Claude Ducret. Il est le parrain de cette nouvelle cloche qui reçoit le prénom de « Claudine ». Elle est montée dans le clocher de l'église dès le lendemain.

1793, UN SOULEVEMENT ANTI-REVOLUTIONNAIRE

A partir de 1793, la Constitution civile du clergé entre en vigueur en Savoie et, les prêtres qui refusent de prêter serment sont poursuivis. A Marcellaz, le curé Claude Ducret, âgé de 70 ans et curé de Marcellaz depuis 28 ans, émigre. Le prêtre Sébastien Bévillard sera établi missionnaire avant d'être officiellement nommé curé de Marcellaz jusqu'à sa mort en 1818. 

Pendant cette période, la maison de Jean-François Viollet, au hameau de Germagny, servira de refuge aux prêtres réfractaires de la région et de lieu de culte improvisé.

Le 18 août 1793, un grand nombre d’individus de Marcellaz, ayant à leur tête leur maire Louis Longeray, armés de bâtons et de fusils, après avoir excité les habitants des communes voisine à se joindre à eux, sonnent le tocsin à leur passage sur la commune de Sâles, où ils entreprennent d’abattre l’arbre de la liberté. Ils arrivent près du faubourg Saint-Joseph de Rumilly où ils forment un rassemblement dirigé contre la Société Populaire de cette ville. Ils ne se dispersèrent qu’après avoir été repoussés par la garde nationale de Rumilly.

« Les habitants de Marcellaz renouvelèrent leur délit d’une manière plus éclatante le 22 août 1793, époque d’un événement insurrectionnel à Rumilly, mené par le royaliste François Collomb. Ils ouvrirent à force la maison de détention de cette ville, élargirent les détenus de leur commune ; enfoncèrent les portes, avec d’autres insurgés, de la maison commune ; s’emparèrent des armes dont ils firent usage pour poursuivre et incarcérer les patriotes ; arrachèrent des mains du juge de paix des procédures instruites contre les insurgés du 18 août ; proclamèrent ouvertement la royauté ; et, enfin, se montrèrent ouvertement les ennemis du gouvernement républicain et les amis du royalisme. » (séance du Conseil de Rumilly, 28 ventôse an VI )

La Société Populaire de Rumilly fit faire beaucoup d’arrestations à Marcellaz. Un grand nombre de personnes de cette commune furent conduits dans les prisons de Chambéry. Le maire Louis Longeray y resta six mois détenu.

1832, UN EXORCISME A MARCELLAZ

En mars 1832, deux jeunes filles d'une famille de Marcellaz attirèrent la foule des curieux, une dizaine d'ecclésiastiques et même un capucin exorciste. Toutes les personnes qui s'approchaient du lit des jeunes filles étaient frappées, piquées, recevaient des poignées de paille, sans que celles-ci interviennent.

L'opinion se divisa devant les faits. Pour les uns, la plupart ecclésiastiques, qui tentent et vérifient l'expérience plusieurs fois, il s'agit de faits extraordinaires qui justifient un exorcisme. Pour les autres, et notamment les «anti-prêtres de Rumilly», ils sont persuadés qu'il s'agit d'une supercherie montée par le clergé pour en imposer et avoir des messes. Comment cette affaire finit-elle ? la source ne le dit pas. Mais elle mit dans l'embarras l'évêché d'Annecy qui voyait dans l'exorcisme non un moyen d'enfler l'esprit follet et ses facéties mais de chasser un «esprit malin qui trouble le repos d'une famille chrétienne».


1842, CONSTRUCTION DE L'EGLISE ACTUELLE

Marcellaz-Albanais

C'est de 1842 à 1843 que fut construite l’église actuelle, perpendiculairement à la précédente par l’architecte Monnet, dans un style néo-classique sarde. L'édifice actuel a conservé sur son flanc le clocher de 1625.
Les autels en marbre sont de MM. Adami et Jotterand, sculpteurs lyonnais, les fonds baptismaux et la chaire du sculpteur renommé Giraldi. L'église a été consacré par Mgr Rendu, évêque d'Annecy, le 19 octobre 1845.
Elle fut agrandie d'une travée en 1892 et complètement renovée en 1963.

1890, UN INCENDIE RAVAGE LE VILLAGE DE MONTMASSON

Incendie

Le 4 mars 1890, l'instituteur de Chapeiry rapporte dans son journal que « presque tout le village de Montmasson, commune de Marcellaz, fut détruit par un incendie. Le feu se communiqua d'une maison à l'autre, par les flammèches que la bise, assez forte à ce moment, portait sur les toits de chaume ». A la suite de cet incendie, les bâtiments et maisons incendiés ont été reconstruits « en pierre et couverts en ardoise ».

1914-1918, PREMIERE GUERRE MONDIALE

Les 64 soldats morts pour la France inscrits au monument aux morts de Marcellaz. 

LIEUX ET MONUMENTS

Le château de Pieuillet




SOURCES

F.Croisollet, Histoire de Rumilly.
J.Y. Mariotte, Histoire des communes savoyardes, tome III.
J. Brunier, Bulletin des Amis du Vieux Rumilly et de l'Albanais, numéros 14 et 17.
Archives paroissiales de Marcellaz