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N.
JOSEPH-MARIE-FRANCOIS DE ROCHETTE, BARON DE SALAGINE
La seigneurie de Salagine était située dans l'ancienne
paroisse de Bloye, au village du Grand Salagine. Le château
détruit au XVIllème siècle, a été
reconstruit au début du XIXème.
Le dernier baron
de Salagine, Joseph-Marie-François de Rochette est le fils de
feu Louis- François- Balthazar de Rochette, baron de Salagine et
de Marie-Madeleine-Angélique Perret d'Hauteville.
Le baron, jeune
débauché, violent et emporté, fréquente
tous les tripots, se mêle à toutes les disputes et cherche
querelle à tout le monde. Son oncle maternel, le comte
d'Hauteville, intendant général des gabelles, ne
réussit pas à le ramener à la raison.
Le 30 août
1780, jour de foire à Saint-Félix, un paysan se dispute
avec un dragon ; Rochette s'interpose et prend le parti du paysan. Le
dragon irrité de cette intervention et menacé des coups
de fouet et du couteau du baron, tire son sabre. Dans la bagarre,
Rochette se blesse à l'oeil en cherchant à écarter
le sabre. On parvient à les séparer et le baron
disparaît.
Le gouverneur de
Savoie, instruit des faits et sur les instances du comte d'Hauteville,
fait arrêter le baron de Salagine et écrouer au fort de
Miolans le 5 septembre 1780.
En 1783, un projet
d'évasion du baron, en compagnie d'un autre détenu, le
Père Claude-Aimé Mouton, chanoine augustin, est
découvert grâce à un échange de lettres
entre les deux hommes.
Sur la demande du
comte d'Hauteville, Rochette est libéré le 18 mars 1786,
mais il ne jouit pas longtemps de sa liberté. A sa sortie de
Miolans, il est enrôlé dans un régiment
d'infanterie, quitte très vite le service et se réfugie
en France. Porté déserteur, grâce aux bons offices
du marquis de Clermont-MontSaint-Jean, il rentre en Savoie le 6
février 1787, est intercepté et reconduit le jour
même à Miolans.
Sa famille paiera
les frais de transfert et d'entretien du baron qui
s'élèvent à 112 livres 15 sols. Sa
détention prendra fin avec l'arrivée des troupes
françaises. Émigré, ses biens seront
confisqués et vendus par la République. Il mourra en 1809
à Chambéry.
Jean BRUNIER
extrait
du bulletin des Amis du Vieux Rumilly et de l’Albanais, n°18,
année 2000