LA FAMILLE D'ELBENE DE BLANLY
LES SEIGNEURS DE BLANLY
Ils appartiennent à la famille florentine Del Bene, venue à Lyon à la suite
d'un complot manqué contre les Médicis. Le premier représentant de cette famille
est un ecclésiastique
Alphonse Del Bene, né à Lyon en 1538, abbé commendataire d'Hautecombe (1560-1603),
sénateur au souverain sénat de Savoie (1574) , conseiller d'Etat, évêque d'Albi (1588)
jusqu'à sa mort le 8 février 1608. Historien et ami du poète Ronsard.
Marc-Atoine d'Elbène, dit de " Blanc Lys ", fils naturel du précédent,
est légitimé en 1594 par le duc de Savoie. Il dirige une imprimerie installée
dans l'abbaye de Hautecombe, puis s'établit à Montfalcon (la Biolle),
épouse Delle Sébastienne Lansard et décède le 23 juillet 1625 à la Biolle,
laissant un fils :
Jean-François d'Elbène de Blanly, époux de Delle Jeanne Fenouillet,
réside à Héry, où il meurt sexagénaire le 15 octobre 1672.
Leur dixième et dernier enfant suit :
François d'Elbène de Blanly, époux de Delle François d'Albert de Hauterive,
de Saint-Marcel, dont le suivant :
Christophe d'Elbene de Blanly, neveu et héritier (1735)
de Joseph d'Albert de Hauterive, donne son nom au " Petit Malagny ",
y réside et y meurt le 6 janvier 1765. Son épouse, Delle Antoinette Fillard,
lui avait donné neuf enfants parmi lesquels :
Joseph et Claude-François d'Elbène de Blanly, frères, ne laissent que des filles,
qui entreront dans les familles Cochet, Lansard et Vergain.
Extrait de " Histoire de Saint-Félix ",
Bulletin des Amis du Vieux Rumilly et de l'Albanais, 1994
LA MAISON-FORTE DE BLANLY
La maison forte de Blanly se trouve au nord-est du chef-lieu de Saint-Félix,
à l'embranchement du chemin qui conduit à la maison forte de la Sauffaz.
La maison forte de Blanly, qui ne porte pas encore ce nom est acquise
à la fin du 16ème siècle par Marc-Antoine Del Bene.
La famille Del Bene est une famille de banquiers florentins, établis à Lyon,
au début du 16ème siècle. Alphonse del Bene, protégé de la duchesse de Savoie
Marguerite de France, reçoit en commende l'abbaye d'Hautecombe en 1560.
En 1574, il est nommé sénateur de Savoie et se lie d'amitié avec
le président Antoine Favre. Sur les instances de sa compatriote Catherine de Médicis,
il est promu archevêque d'Albi en 1588. En 1603, il échange l'abbaye d'Hautecombe
contre celle de Maizières en Bourgogne. Mgr Alphonse Del Bene possède de réels talents
littéraires et une grande érudition. Aussi remplit-il la charge d'historiographe
du duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier. On lui doit des ouvrages sur la maison de Savoie,
le royaume de Bourgogne transjurane, l'Ordre de Cîteaux en Savoie, les Capétiens,
les comtes de Toulouse.
Les armes de la famille Del Bene étant d'azur à deux bâtons en sautoir fleurdelisés
et enracinés d'argent, le savant prélat fait parfois un jeu de mot à partir de
son blason et signe alors ses ouvrages sous le pseudonyme de Blanc Lys.
Mgr Del Bene a un fils naturel, Marc-Antoine, qui est légitimé en 1594.
Celui-ci prend le nom de Del Bene de Blanclys qui passera à la maison forte
sous la forme de Blanly. Marc-Antoine Del Bene de Blany fait souche dans la région
en épousant Sébastienne Lanzard.
Le dernier de la lignée Joseph Del Bene de Blanly, laisse trois filles de son mariage
avec Jeanne Berlioz. L'une d'elle, Antoinette, épouse en 1781 Pierre Vergain.
Dès lors, et jusqu'à une époque récente, la maison forte de Blanly appartient
à la famille Vergain.
Aujourd'hui les Vergain ont toujours un bâtiment et des terres à Blanly,
mais plus la maison forte qui est devenue une copropriété.
Extrait de " Châteaux de la Haute-Savoie ", C.Regat, F.Aubert, éd. Cabedita, 1994
BARTHELEMY DEL BENE (1515-1595)
Né le 9 novembre 1515 à Val d'Elsa, il quitte l'Italie pour se fixer à Lyon
et est naturalisé français le 23 juin 1533. Il devient valet de chambre,
gentilhomme ordinaire de la chambre du du roi Henri II.
Vers 1554-1559, en France, il est attaché au service de Marguerite de Valois (1523-1574),
en qualité de chevalier servant.
Quand Marguerite devint Duchesse de Savoie, Barthélémy Del Bene la suivit à Turin.
Il deviendra plus tard son maitre d'hotel de 1568 à 1570, et restera à son service
jusqu'à sa mort en 1574. Il rentre alors définitivement à la cour de France
sous Henri III et sera chargé plusieurs fois de missions de confiance
par Emmanuel-Philibert et Catherine de Médicis.
Il fit partie de l'Académie du Palais, et fut membre de l'Académie des Alterati en 1580.
En 1583, il se rend propriétaire à Albi de moulins, situés sur le Tarn.
Il teste le 14 août 1593 (testament à la Bibliothèque Nationale à Paris).
Il meurt en 1595, alors qu'il était revenu en France.
Homme d'esprit et d'une rare culture, il composera en italien,
des poésies très estimées de son temps et écrira un ouvrage en latin
"De civitate veri sen morum", qui ne sera publié qu'en 1609, après sa mort.